L'agronome
Qu’Olivier de Serres figure au premier rang des agronomes célèbres, qu’il soit l’un des créateurs de la science agronomique française, nul n’en peut douter. C’est Arthur Young, le fameux agronome anglais, l’auteur de Voyages en France qui, en 1789 l’a affirmé avec le plus de force : « l’un des premiers écrivains de sa spécialité que le monde ait jamais connu. »
L’Edit de Nantes (avril 1598), en accordant aux protestants la liberté de conscience, acheva la pacification du royaume. La France allait pouvoir panser ses plaies et se remettre au travail. Olivier de Serres y contribua puissamment. Le patriarche du Pradel
travaillait depuis une vingtaine d’années à un
grand ouvrage sur l’agriculture. Quand la paix fut enfin rétablie
O. de Serres jugea le moment opportun de faire paraître son
livre. Il songea d’abord à le donner à un imprimeur
de Lyon. Mais, appelé à Paris par une affaire relative à la
succession de feu son frère Jean, il décida de profiter
de son déplacement pour traiter avec un imprimeur de la capitale.
Malgré son âge et les fatigues du voyage, il résolut
de se rendre à la Cour pour plaider la cause de ses neveux
infortunés. Quelques jours après son arrivée,
O. de Serres traita avec Jamet Mettayer « imprimeur ordinaire
du Roy ». Ayant mis au point une étude sur les
vers à soie,
qui devait constituer le chapitre XV du cinquième « Lieu » de
son livre, il décida, vu l’importance et la nouveauté du
sujet, de le faire paraître immédiatement, sous
le titre : la cueillette de la soye par la nourriture
des vers qui la font. Echantillon du Théâtre d’Agriculture
d’Olivier de Serres, seigneur du Pradel. Le maitre
du Pradel utilisa d’abord les auteurs anciens souvent cités comme
des références. Ensuite l’essentiel est une compilation d’usages
plus ou moins largement régionaux. Le cœur du problème agronomique est le système, cohérent, global et étroitement combiné de la production des céréales vivrières, froment d’abord, puis orge, avoine, millet et légumineuses de consommation humaine. Pour cela, il est utile de supprimer ou de réduire les jachères, ce qui impose d’avoir des fertilisants. Le fumier est le premier de tous et l’on en produira le plus possible à condition d’avoir de la paille et des déjections animales. Les légumineuses fourragères sont une excellente nourriture pour les herbivores. De plus O. de Serres et ses contemporains les soupçonnaient de favoriser les céréales qui suivaient : « l’Esparcet vient gaiement en terre maigre : & y laisse certaine vertu engraissante à l’utilité des bleds qui en suyte y sont semés ».
Le maître du Pradel recommandait aussi la plus grande exigence sur la qualité des reproducteurs animaux ou végétaux. Greffons d’arbres fruitiers ou étalons, il fallait les rechercher aussi loin que nécessaire, répétait-il, et l’on ne devait pas regarder au prix car leur choix engage l’avenir des récoltes et la descendance des animaux…..(In Olivier de Serres et l’évolution de l’agriculture. BOULAINE et MOREAU. L’Harmattan 2002. pp 43 et suiv.) Olivier de Serres et les vers à soie
Olivier de Serres a rapporté de Nîmes les éléments
qui lui permirent d’élever les vers, appelés
aussi « magnans". […] Il en fait vendre les cocons à un
de ses serviteurs envoyés faire des courses à Montélimar
(on le sait par son livre de raison). Cela prouve que les quantités
produites étaient relativement faibles et qu’il n’était
pas en mesure de dévider les fils de soie. Le mérite d’Olivier de Serres reste entier mais son
intervention dans la production séricicole est plutôt
celle d’un expert que d’un industriel. |
Institut Olivier-de-SERRESAssociation Loi de 1901, fondée en 1939.
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